Nous sommes aux débuts des années 80, et les No Future peinent désormais à mobiliser ces jeunes gens désabusés, avides d’expérimentation, et de modernité. Bref, le punk s’enlise et lasse…En 79, la sortie du tube « Rectangle » de JACNO , transfuge Punk, ouvre la voie et achève de convaincre les plus indécis…Les riffs enragés des Rickenbacker et Fender laissent ainsi peu à peu la place aux Bip-Bip froids et robotiques des claviers analogiques Casio, Korg MS 10 et autres ARP Omni. Poses növö, retro futurisme, élégance et arrogance d ‘une jeunesse ayant trouvé dans le synthé, une froideur assumée, et la guitare électrique, le Cubass de leur génération…Parfois maladroits, mais toujours sincères, les bidouillages, et déambulations sonores de ces groupes sont autant de propositions, et tentatives de réponses au marasme musical du début des années 80.BIPPP offre ainsi une immersion et un témoignage didactique sur cette période qui préfigure l’apparition des home-studios et l’explosion de la musique électronique à venir….Bon voyage au pays du TGV, de la BX, du Minitel….et des synthés cheaps !
Revenu d’un Punk primitif dont l’énergie nihiliste et jubilatoire s’est essoufflée , une certaine jeunesse en quête d’esthétisme et de modernisme ne se retrouve plus dans les manifestations bruyantes et brouillonnes de ce mouvement régressif.
*********
Increasingly detached from the original punk formula, the modern and arty youth of the early eighties set itself to jettison an artform that had lost much of the nihilistic and exhilarating energy of its halcyon days, stuck, as it was, in an endless and noisy regression. No Future was the motto of an artform without a cause that no longer echoed with the mindset of the time.
Disheartened but eager to experiment and create, a new wave of French musician followed the beacon of Jacno’s seminal 79 hit “Rectangle”, a visionary, digital coup de grâce ,courtesy of a former punk which dealt the Rickenbacker and Fender era a fatal blow. The cold and robot-like bips of analogic keyboards took over. Casio, Korg MS 10, Arp Omni were the new paraphernalia of the növö generation. The ideal conveyers of its retro-futurist elegance and self-professed cold arrogance. They were pinnacles and symbols which turned as potent a fetiche as the electric guitar in the fifties or the laptop in the nineties.BIPP recalls the glory of a selected few. The cream of the crop of the shooting stars and cult band that followed in the footsteps of Kas Product, Mathematiques Modernes or Charles de Goal.
////////////
A TROIS DANS LES WC (St Quentin)
Printemps 78, Ludo Treu organise un festival à Lesdin dans la périphérie de Saint-Quentin. Il cherche pour l’occasion des groupes locaux pour aller en découdrent avec les Starshooter, Téléphone et Bijou déjà bookés.Faute de candidature spontanée, il convainc ses potes de créer un groupe pour la circonstance,.A trois dans les WC naît ainsi dans l’urgence avec Reno au chant , Janine aux claviers , Eric à la basse , Gégène à la batterie et enfin Jeannot à la guitare. Pour promouvoir ce premier gig, les A trois dans les WC retournent la ville à coup de graffitis, « Scato punk, A trois dans les WC», « A trois dans les WC vous dilatent les sphincters ».
Galvanisé par ce premier concert devant 3000 personnes, le groupe décide de subsister et continuer sur sa lancée. Ludo, s’improvise manager et aménage dans sa baraque un endroit ou ils peuvent répéter
Les progrès sont rapides et début 79, les A TROIS DANS LES WC décident d’autoproduire un 45 tours qui couple les synthétiques « contagion » et « Chic choc ». Le texte de « Contagion » est écrit à l’ arrache au cours des sessions d’enregistrement au studio du manoir à Gumery dans l’Aube. Le disque, pressé à 1000 exemplaires, sort sur leur propre label « Vinyl humide » .
Avec le relais de quelques journalistes enthousiastes et Alain Maneval ,diffusant « Contagion » dans son émission Pogo sur Europe 1, la cadence des ventes du 45 tours s’accélèrent et leur permet de décrocher de nombreux engagements. Ils partagent ainsi de nouveau l’affiche avec Bijou, les Starshooter et participe à la première cultissime compilation punk française« «125 grammes de 33 1/3 tours » du label parisien Oxygene .
Au printemps, le groupe est sélectionné pour participer à un concours organisé par Hollywood Chewing-gum au Macumba, une boîte merdique de la région Lilloise. Ils y décrochent la seconde place, bien que ce jour-là, le guitariste Jeannot, rattrapé par des conneries de jeunesse soit convoqué au tribunal et ne puisse se présenter pour jouer. Ses ennuis judiciaires le contraignent d’ailleurs à quitter le groupe.
Suite à ce départ forcé, le groupe essaie de se réorganiser et les parties clavier se font plus présentes, affirmant la nouvelle direction musicale du groupe. Mais même moins punk, leur concert ne cesse de dégénérer régulièrement en baston générale.
En marge de ces concerts houleux, des démos sont réalisées et envoyées aux labels à l’automne (sept 79). Plusieurs réponses encourageantes ne tardent pas à arriver et c’est finalement pour CBS, sur lequel figure déjà Edith Nylon,que les A TROIS DANS LES WC penchent. Un contrat de 5 ans est ainsi signé et le groupe profite de l’occasion pour se rebaptiser plus sobrement WC3.
Patrice Fabien de CBS les emmène alors enregistrer un premier maxi 6 titres au Château d’Hérouville (Studio ou Iggy Pop a enregistré “The Idiot”) et la réalisation de la pochette quant à elle, est confiée au très en vogue Jean-Baptiste Mondino.
Une date de sortie est déjà arrêtée mais l’un des morceaux du maxi « Captain valium » tombe sous le coup de la censure en raison de son texte prosélytiste . Par ailleurs, Valium étant une marque déposée, CBS craint de s’exposer à un procès en préservant le morceau sur le Maxi.
Bref, les disques sont pilonnés et les WC3 se retrouvent contraints et forcés de retourner en studio. Ils y accouchent de « Poupée Be-Bop » en remplacement du sulfureux « Captain valium ». Le maxi peut enfin sortir, nous sommes début 1981….
S’ensuit deux albums « Moderne Musique» (1982) et « la machine infernale » (1984) et une fin prématurée du groupe suite au décès de Janine, lors de la première date de la tournée promotionnelle de l’album « La machine infernale ». On spliterrais à moins !
Après d’autres expériences musicales, dont le groupe psychobilly Too Much (1985), Eric travaille désormais dans le doublage de nombreux films urbain/hip hop, et signe les traductions et adaptations française de nombreux films étrangers.
Gégéne, épuisé par des années à se négliger la santé, se repose du côté de Toulouse quant à Reno, il est désormais compositeur de musique de films (notamment « Moi 13ans et demi » de Richard Berry)
A noter que le label Seventeen devrait rééditer sous peu, l’intégralité des morceaux de leur période pré CBS incluant le subversif « Captain valium », ainsi que l’album « La machine infernale ». Vous pouvez consulter le très complet site de WC3 à : www.a3dansleswc.com
LES VISITEURS DU SOIR (Orléans).
C’est à Orléans, que le groupe D-STOP, futur LES VISITEURS DU SOIR, voit le jour autour de rockers partageant une passion commune pour Metal Urbain et les boites à rythme rageuses. D-STOP se compose ainsi de Klod Lelook, Phil Lethon et Sonny Brailleur. Les répétitions vont bon train, et le groupe publie en 82, leur premier EP « Traitement de choc »(500 exemplaires) dont le synth-punk mécanique et dérangeant reçoit un bon accueil. BEST les encense, et les radios libres jouent parfaitement leur rôle en diffusant massivement les titres dont le provocateur « Requiem pour Cloclo ».
Quelques concerts ont lieu, et Punky, guitariste des Kominthern Sect, groupe culte orléanais, fait même quelques remplacements et dépannages au sein du groupe.
Néanmoins, leurs influences musicales évoluent, et le groupe se rapproche naturellement de UN DEPARTMENT, autre formation majeure orléanaise déjà clairement engagée sur les sentiers de la cold et du minimal.
Devant ce changement de cap, Phil Lethon quitte le groupe. Roger, alors organisateur de concerts sur Orléans (et actuel taulier du disquaire r’n r indé « Planete claire ») leur propose de sortir un maxi.
Le maxi « Nouvelles du Front » voit ainsi le jour. Ils sortent par ailleurs une casette comme c’est d’usage à l’époque « D-Stop Vivant… ».
Leurs goûts ne cessant d’évoluer et se radicaliser, le projet D-STOP ne cadre plus avec leurs nouvelles aspirations musicales. Ceux-ci veulent se détacher encore davantage de leur héritage et étiquette désormais embarrassante de groupe synth-punk. Pour mettre fin à la confusion, lls se rebaptisent « Les Visiteurs du soir » en hommage au film de Marcel Carmet et partagent l’affiche avec Warum Joe sous leur nouveau nom, à la salle rock d’Orléans Le Zig zag (4 octobre 1984).
Patrice Herr Sang, l’instigateur du label et fanzine « NEW WAVE » (Fanzine, à la plus plus grande longévité en France toujours en activité) travaille sur une compilation « Le Cimetière des passions ». .Il contacte alors Les Visiteurs du Soir et leur propose de contribuer à son projet. Deux de leurs morceaux , « Le maudit » et « je t’écris d’un pays » sont ainsi retenues pour figurer aux côté des titres d’autres formations comme Dazibao et Magnetique Bleu. Ce sera leur unique apparition discographique
Le 13 juin 1985, le groupe splitte après avoir donné un ultime concert en première partie des Rita Mitsouko.
Sony Brailleur cesse alors la musique et organise depuis des concerts rock’n roll et pop sur la région orléanaise. Klod Lelook, quant à lui, s’implique aujourd’hui dans d’autres groupes, mais c’est là une autre histoire…
COMIX / TGV (Paris)
Fin 70, Natan Hercberg, est DJ et multiplie les engagements et résidences dans les boites de nuit branchées de la capitale (« L’Ecume des nuits », « Le Méridien » dont le taulier n’est autre que Patrick Topaloff) .
Noctambule infatigable, Il fréquente beaucoup « Le Duc des Lombards » ou toute la jeunesse branchouille növö interlope aime alors à se retrouver. Ils côtoient ainsi Mathematiques Modernes, et Jacno. De ces fréquentations, l’envie de monter un groupe se fait de plus en plus pressante et c’est au cours de ses déambulations nocturnes, qu’il rencontre André Demay, dans lequel il trouve le musicien qui lui faisait défaut pour concrétiser son projet de groupe.
André, est en effet déjà un musicien et artiste confirmé lors de cette rencontre. Guitariste reconnu, il travaille alors comme requin de studio pour Christophe notamment et a par ailleurs déjà plusieurs albums à son actif encensés par les zicos et la presse spécialisée (« Contes musicaux » (1977) ,« Generic » (1980) )
Rapidement, les 2 garçons commencent à bidouilller ensemble. De ces pérégrinations musicales, une première esquisse de « Touche pas mon sex » voit le jour en 79 avec déjà ce goût pour la dérision et le sens de l’ironie qui caractériseront leurs morceaux futurs.
ALEXIS, manager du tout « new wave » parisien (Taxi Girl entre autre), accepte alors de démarcher pour eux les maisons de disques en quête d’un contrat d’artiste, mais ses prospections restent sans résultats..
C’est finalement par l’entremise d’un de leur side project, TGV, qu’ils ont enregistré à l’arrache de nuit au studio Ferber (moyennant l’abandon d’un tiers de leur droit sur la production du titre) que Natan et André vont réussir à séduire Patrick Zelnick alors patron du jeune label VIRGIN. Heureux hasard, Patrick Zelnick est fan des disques déjà sortie par André, et ravie à la perspective de le voir rejoindre l’écurie VIRGIN. Bref, Zelnick est enthousiaste et les négociations vont bon train.
Si pour les COMIX, TGV est évidemment un clin d’oeil appuyé à Kraftwerk et leur album « Trans Europe Expresse », pour Patrick Zelnick, ce titre pourrait être un moyen habile de récupérer et s’approprier l’engouement que rencontre le phénomène TGV, symbole d’une France flamboyante à la pointe de la technologie .
Natan contacte ainsi la SNCF qui accepte de leur fournir les visuels pour la pochette du 45t, et le titre est utilisé de façon officieuse pour illustrer de nombreux reportages sur le lancement du train en octobre 81.
Pourtant, la précommande du 45t ne dépasse pas les 450 exemplaires et le « bon coup » programmé ne tient pas ses promesses…
Il n’empêche que dans la foulée de la signature du projet TGV, Natan et André ont signé aussi COMIX. L’album, enregistré au studio de Laurent Rossi, le fils de Tino, est déjà prêt et sort ainsi en 82.
Sans doute, pour surfer sur le polémiste « Chercher le garçon » des Taxi Girl, VIRGIN porte son dévolu sur le gentiment « cul » et irrévérencieux« Touche pas mon sex » comme premier single.
La réalisation de la pochette est confiée à Stéphane DROUOT, qui s’illustrera peu de temps après avec son court métrage « Stars suburb : La banlieue des étoiles » primé aux Césars de 1984.
A sa sortie, l’accueil du titre reste frileux et si ce n’est quelques fans dont Jean-Yves Lafesse, alors programmateur à la radio CARBON 14 qui tabasse le titre sur les ondes. Les ventes du single ne décolle pas.
En dépit de cet échec, VIRGIN croyant toujours dans le groupe, ne désarme pas et publie un nouveau single en Maxi cette fois. Le titre phare sera le visionnaire « Walkman Video » (Apple leur aurait-il piqué l’idée ??). Les ventes du maxi et de l’album restent malgré tout confidentielles et ce nouvel échec marquera la fin de l’expérience COMIX.
Natan et André rebondissent avec un nouveau groupe X-PRESS qui n’arrive pas non plus à trouver son public. Lassé de ces échecs à répétition, le duo se sépare…
Natan travaille alors avec ARTO qui sort de l’aventure Mathematiques Modernes. De cette collaboration naît ainsi un 45t« Brockingtown » sur Celluloid (1985) en coproduction avec le mythique studio Garage. En parallèle, Natan organise de nombreuses soirées dont les fameuses « Nuits étoilées » au Gibus. Il produit aussi quelques autres disques dont le Maxi de Roussia « Je suis rousse » (CBS) en 1988, puis les Zouilles en 1989 avant de monter avec Serge Dupart la discothèque le Power Station, première boite de nuit techno française avec La Luna.
En 2006, Natan signe les textes du spectacle « Mots d’amour, Maux d’amour » de Dominique Comte en représentation au théâtre de NELL
André de son côté devient ingénieur du son et compose les BO des films de Virginie Thevenet « La nuit Porte Jarretelles » (1985)et « Jeux d’artifice » (1987) avec au casting notamment Etienne Daho, Arielle Dombasle et Claude Chabrol.
VOX DEI (Paris)
Groupe parisien, VOX DEI est initié par deux amis d’enfance Jacques Bucchi (Guitare) et Guy Brochard (basse).Pour les besoins du groupe, Guy sollicite son frêre aîné Luigi pour qu’il fasse la batterie. Le groupe débutant est branché power pop, et puise ses reprises dans le répertoire des Jam, Buzzcocks et Undertones.
A une soirée, Luigi tombe sur François Deshaye et lui propose de faire un essai au chant dans leur studio de repet du Roi de Cicile qu’ils partagent avec Artefact. Les essais sont concluants et François est engagé devenant le chanteur et parolier du groupe. Mi 79, un premier morceau « Refoulé » au texte sombre voit ainsi le jour. Ce premier titre habité et nihiliste bouscule les repères du groupe qui décide de poursuivre dans cette direction musicale. Leurs nouveaux morceaux seront à l’avenant, sombres et torturés, les textes y prenant une place de plus en plus importante.
Le groupe, désormais prêt, commence à se produire dans des fêtes privées, et donne ainsi pendant l’année 79 une quinzaine de concerts à Paris et en banlieue parisienne.
Début 80, quatre titres sont maquettés dont « Terroriste ». Le groupe se met en quête d’un deal, mais en vain, accumulant les plans foireux et rendez-vous manqués. Ils se résignent au printemps à participer à un tremplin dont le premier prix est l’enregistrement d’un 45T. Le concours est pipé, les organisateurs leur ayant fait savoir en amont qu’ils seraient les lauréats. Le groupe part ainsi enregistré deux titres en Suisse au frais des organisateurs, mais l’ingénieur du son se révélant trop directif, les Vox Dei l’envoie chier, et rentre à Paris les mains vides. Les organisateurs du tremplin, pris au dépourvu, préfèrent alors annuler le radio crochet.
Devant l’accumulation de plans pourris, une certaine lassitude voit le jour, et certaines divergences, animosités commencent à se manifester au sein du groupe. Les 2 frangins s’engueulent trop souvent au goût de François qui décident alors de quitter la bande, marquant la fin de VOX DEI.
En dépit du split, les esprits s’étant apaisé, Luigi estime dommage de ne pas sceller l’aventure VOX DEI sans avoir laissé une trace discographique. Il est ainsi décidé d’autoproduire début 81 un album posthume intitulé « De profundis ». L’album est enregistré à l’arrache sur un 4 pistes et les garçons font presser 1000 disques. Une série limitée de 100 exemplaires avec une pochette faite maison, sérigraphiée en orange fluo, représente un sex de femme. NEW ROSE refuse de leur prendre les disques du fait de ce visuel, et VOX DEI fait une nouvelle cover plus consensuelle pour les 900 disques qui leur restent.
François part alors fonder avec d’anciens membres des PANORAMA le groupe NAGAIKA DJINN. Les autres membres quant à eux, arrêtent définitivement la musique.
CKC (Rouen)
C’est en colonie de vacances que François Gaudin (batterie)et Jean-Paul Leclère (basse/chant) se rencontre. De cette amitié naît un premier groupe PAZ en 76 dont les influences jazz rock et progressive (Soft machine, King crimson) sont en phase avec leur époque. Les 2 garçons sont vite rejoint par François Casays (Claviers) qui est pote de Jean-Paul. Ils font quelques concerts dans la région rouennaise dont le groupe est originaire. Au printemps 79, ils sont programmés pour la première fois à Paris au Golf Drouot mais la salle a été investit en journée par Vicky et ses amis pour le tournage d’une scène de la BOUM. Le groupe n’a pas le temps de faire de balances et leur prestation, le soir, s’en ressent..
De retour en province, les engagements tardant à venir, le groupe accepte à titre alimentaire de se produire dans les bals. Désillusion et frustration d’autant plus amère pour les PAZ que leur répertoire ne correspond plus du tout à la musique électronique qu’ils entendent dorénavant jouer. Le groupe décide alors de se rebaptiser CKC pour entériner ce changement de cap.
Désirant sortir un disque, lls démarchent les maisons de disques et éditeur de la place parisienne. DELABEL EDITIONS accepte finalement de financer des maquettes pour pouvoir jauger des capacités du groupe. Des cessions d’enregistrement sont ainsi calées et quelques morceaux enregistrés. Il s’agit déjà des titres « 20H25 » et « Tous les 7 ans » mais DELABEL n’est pas convaincu par le potentiel des morceaux et refuse de lever l’option. Dépités, ils se replient sur le label local PONCE PILATE de leur pote Alexandre Richard (Membre du groupe OENIX qui ont déjà sorti un 45t dont le titre « Ils veulent coucher avec Sheila » insinuant qu’elle serait un homme, leur a valu un procès de la chanteuse, et fait rentrer le groupe dans la légende). Le 45T qui n’est ni plus ni moins que les maquettes précédemment enregistrées, peut enfin sortir (1981).
Le disque est tiré à 500 exemplaires et ne fonctionne pas. Certaines divergences artistiques commencent à voir le jour au sein du groupe. Jean-Paul veut emmener davantage le groupe vers une musique froide et organique. Face à la frilosité des autres membres, Jean-Paul décide de quitter le groupe. Son départ sonne le glas des CKC. Il part alors fonder BLUE SOUND qui sortira fin1981 un album chez NEW ROSE assez proche de l’univers de TC MATIC.
En parallèle, François Casays et Jean-Paul Leclere monte un studio d’enregistrement. A l’heure actuelle, Jean-Paul et François ont chacun leur studio et sont toujours en activité dans la région rouennaise. François Gaudin quant à lui devient instituteur puis professeur à l’université de Rouen ou il officie toujours en « Sciences du langage ».
DEUX (Lyon)
A l’origine de DEUX, on trouve le tandem Gérard Pelletier et Cati Tété.
Gérard est originaire du Pas de Calais mais des contraintes professionnelles l’amène très tôt à quitter sa région pour partir travailler en Allemagne à la Caserne de Baden Baden. Au cours de ce séjour, Il découvre et se passionne pour la musique répétitive, écoutant du Krautrock et assistant aux premières loges à la naissance de la scène Minimale allemande emmenée par DAF. L’écoute de l’album « Radioactivity » de Kraftwerk lui donne enfin le courage de franchir le pas. Bernard fait ainsi l’acquisition d’un premier synthé à Strasbourg.
En 79, il est muté à LYON et les machines sont alors temporairement remisées.
Cati de son côté a fait les beaux arts de Lyon, tout comme sa copine, Marie de Marie et les Garçons avec qui elle écume les soirées arty et branchouilles de la ville. C’est au cours de l’une de ces soirées que Cati et Guy se rencontrent et découvrent qu’ils partagent un même penchant pour les musiques froides et robotiques.
Gérard ressort ainsi ses claviers et propose à Cati de faire des morceaux avec lui. Cette dernière n’ayant jamais fait de musique auparavant, est séduite par la proposition. Ils se baptisent DEUX et rapidement naît un premier morceau « Le minimaliste » (1981) qui reste dans les tiroirs.
Ils rencontrent alors François André qui décide de les manager, et crée pour les besoins de leur projet, le label ANDRE RECORDS. En 83, sort ainsi leur premier 45t qui couple les morceaux « Felicita » et « Game and performance » , deux titres enregistrés dans la banlieue lyonnaise au studio SAS. Le 45t est pressé à 500 exemplaires, et est distribué par SOCCA disque. Le disque ne marche pas même si une fan-base se crée. Un deuxième 45t voit tout de même le jour . Deux morceaux en français « Europe » et « Paris Orly » sont ainsi retenus pour ce disque sur lequel François Lebleu de L’Affaire Louis Trio est venu jouer les parties de batterie. André Records bénéficie désormais d’une distrib FNAC, mais cela ne suffit pas à écouler les stocks. Le label confronté à des difficultés financières de plus en plus importantes doit se résoudre à fermer les portes.
Début 90, François André repart sur un nouveau projet de label electro BPM financé par un mécène italien Massimo. Fidèle à ses amis, François propose à DEUX la sortie d’un nouveau disque. Un maxi newbeat est ainsi rapidement enregistré en Italie dans le Studio de Riquera (Remembrer le tube « Vamos à la Playa »). Le titre phare « Let’s go » du maxi cartonne dans les boîtes belges et italiennes, mais les ventes ne suivent pas.
Sans doute lasse d’attendre une reconnaissance qui tarde à venir,Cati part alors s’installer avec son époux à Paris, et met ainsi un terme à l’aventure DEUX. Elle renoue avec ses premiers amours, et est désormais artiste peintre
Gérard de son côté, toujours dans la région lyonnaise, continue de travailler pour l’armée française, ou il gère les personnels civils.
MARIE MOOR (Nice)
« PRETTY DAY le beau jour
Le début sans la fin, la montée irradiante,plein soleil au coeur de la nuit.
PRETTY DAY ou la rencontre speedball d’une petite punk débile-de 17 ans et d’un jazz man de 45 ans revenu de tout.
PRETTY DAY le beau jour
sur le berceau de mes 80′ se penchent la fée Vicious
Le “my way” sexpistolien et Vega de Suicide”red star” que j’écoute en boucle dans un squatt à Morley house
Des réminiscences de chants indiens sur le départ..
PRETTY DAY le beau jour
ça sent le danger, la jeune mort et l’extase ,l’éternité
A nos amours kamikazes… »
Marie Möör
Marie Möör, à la fin des années 70, est une jeune adolescente un peu paumée. L’explosion punk, l’incite à aller vivre le phénomène à la source, elle part ainsi s’installer à Londres, ou elle vit dans les squats, et bosse comme barmaid. C’est dans un de ces bars, qu’elle rencontre Barney Wilen, de 30 ans son aîné. Barney est déjà un musicien renommé, et un trompettiste de jazz reconnu BO de « Ascenseur pour l’échafaud » et « Les Liaisons dangereuses » sont mémorables .
Barney prend Marie Möör sous son aile, et ils repartent s’installer en France, à Nice. Début 80, toujours soucieux d’être en avance sur son temps, Barney crée avec la complicité de Marie le label 4 AS pour sortir des disques de rock’n roll novateurs. Quelques références dont le groupe local niçois MOKO sont ainsi commercialisées..
Pour l’enregistrement de « Pretty Days », Barney s’adjoint les services de Guillaume Loisillon, compositeur de musique contemporaine, et Marie écrit le texte (1983).
Le disque est commercialisé et les ventes sont poussives, faute de relais médias, et de concerts pour promouvoir la sortie du 45t si ce n’est un happening au Forum des halles.
En 84 paraît un nouveau 45t plus rock « Falling in love again » rapidement suivit de « Illusions » sur 4AS.
Les années suivantes, Marie enchaîne les albums dans un registre plus commercial. « Prends moi, prends moi » pour Polydor (88), puis « Aigre douce » (92) et en 1998, Jean-Louis Murat lui compose un album entier qui ne verra hélas jamais le jour faute de maison de disque disposé à le sortir.
Elle écrit deux titres pour Christophe « La Man» et « J’aime l’ennui » pour son album « Comme si la terre penchait » (2001) avant de renouer avec les ambiances froides et électroniques de ses débuts, dans un nouveau projet Rose et Noire avec Laurent Chambert en 2002.
Rose et Noire viennent de sortir « Tracé dans le bleu » , nouvel album autoproduit sur le label Discordian records (2006) . Par ailleurs, un documentaire de Stéphane Sinde sur la carrière de Barney Willem « Barney Wilen, the rest of your life » est actuellement projeté dans les festivals.
RUTH (Paris)
Thierry Muller, à l’initiative du projet Ruth , n’en est pas à son coup d’essai lorsque sort en 85, le morceau « Polaroid roman photo ».
Son frère aîné Patrick, et leur cousin le familiarisent dès son plus jeune age à la musique « expérimentale ». Il commence ainsi précocement à bidouiller seul des trucs sur de vieux magnéto à bandes, mais c’est aux Arts Appliqués ou il étudie que Thierry lance son premier groupe ARCANE avec des potes. Leur son est étrange, un mélange de grattes saturées, et de bandes magnétiques en larsen qui ne laissera aucune trace discographique et scénique …
En parallèle d’ARCANE, Thierry travaille déjà en solo à son projet ILITCH, projet expérimental et novateur, dont le premier album sort en 77 . A défaut de ventes conséquentes, ce premier disque lui ouvre les portes de la reconnaissance et d’un gros succès d’estime dans les cercles très fermés et élitistes des musiques contemporaines.
Le parti pris musical d’ILITCH étant trop réducteur pour la soif d’expérimentation et la curiosité de Thierry, ce dernier développe en parallèle un projet Punk baptisé RUTH ELYERI (anagramme de Thierry Muller) sensé incarner sa facette schizophrénique et lui permettre d’étendre son chant d’expression à d’autres styles musicaux plus ludiques et « débiles » que ceux dans lequel il est confiné avec ILITCH. De ce projet naît un album « Periodikmindtrouble » puis le cultisme morceau punk « Mescalito » que l’on retrouvera compilé sur la mythique et hélas rarissime compilation « 125g de 33 tours » (1979) du label OXYGENE (premier sampler « punk français » sur lequel figure aussi A trois dans les WC ).
Début 80, il rencontre au siège du label OXYGENE, Philippe Doray, autre chantre de la musique expérimentale française. Il s’installe ainsi chez lui à ROUEN.
Ils bossent sur leur projet respectif et se retrouvent de temps en temps pour des expériences communes dont « Crash » (en hommage au photobook d’accident de bagnoles super hard de Kronenberg ), et le livre-disque « Pile ou face ».
Dès 82, une première mouture de « Polaroid roman photo » voit le jour sous le nom de projet RUTH. Thierry, faute de séquenceur à sa disposition,utilise une veille horloge d’un orgue Farfisa couplé à un Korg pour créer le beat, et la trame du morceau. Philippe, amusé à l’idée de travailler sur un projet plus pop et léger, se propose alors pour écrire un texte. Ils demandent à leur amie Frédérique Lapierre de venir poser sa voie. A l’issue des cessions, Thierry et Philippe ne sont pas trop emballés par les prises qui manque de flamboyance selon eux. Ils décident de refondre le titre et vont en studio à Ivry, ou une chanteuse professionnelle venu cachetonner, prête sa voix au morceau. Ils rajoutent des arrangements de cuivre, et le titre est mixé par Patrick Chevallo pour que çela pête.
Leur bande sous le bras, ils entreprennent alors de démarcher les maisons de disques mais sans touche sérieuse si ce n’est chez RCA, ou le directeur artistique Totorino à qui ‘lon doit déjà la signature de Kas Product, semble très intéressé. En dépit de cet enthousiasme, ces premiers pourparlers n’auront pas de suite et Thierry se replie forcé sur un plus petit label « Paris album ». Le disque et le morceau, pourtant un tube en puissance, ne marcheront pas, vendant à peine 50 albums (1985).
Thierry est désormais graphiste et continue la musique. En 2004, Il a renoué avec le projet ILITCH mis en veille depuis 20 ans, et sortie l’album « Hors temps/out of time » sur le label FRACTAL . Il a aussi apporté sa contribution à l’album « Un hommage à Moondog, a tribute by » (Trace label)
VITOR HUBLOT (Soignies)
Petite entorse au tracklisting de la compil BIP, les VITOR HUBLOT sont belges et originaires de Soignies, petite ville du Hainaut.
Guy Clerbois et Guy Delhalle se connaissent depuis l’enfance. Guy D joue déjà dans de nombreux groupes à titre récréatif et ce n’est finalement que tardivement et par hasard que Guy C. le sollicite pour qu’ils essaient de faire quelque chose ensemble.
Ils portent leur dévolu sur le nom Victor Hublot que leur a soufflé un ami, mais lors d’un concert, donné dans le cadre du vernissage d’une expo, une coquille s’est glissée sur l’affiche. Le graphiste ayant omis le « C », les garçons se retrouvent ainsi à leur insu rebaptiser Vitor Hublot. Amusés par cette erreur, ils décident de conserver le nom
Les deux garçons ont des univers musicaux bien différents, alors que Guy D. cultive un vrai goût pour les mélodies ciselées, Guy C. en bon fan des Residents, et Magma, s’intéresse davantage à la tessiture des sons, et aux déambulations sonores.
Leur premier maxi « Aller simple » autoproduit voit ainsi le jour en 1983 sur le label bruxellois Psoria Disques et reflète la dualité d’influences des 2 garçons. Leur amie Chantal Talbot prête sa voie au morceau « Aller simple ».
Suite à ce premier Maxi tiré à 500 exemplaires, Guy D. quitte le navire, laissant seul Guy C. décider du devenir du groupe.
Ce dernier publie presque simultanément en 1985 deux 45T « Piron n’veut nin danser »/ « Vive l’amour » et “La petite gayole” / « J’ai perdu mon oiseau» dont la musique encore plus froide et dissonante tranche avec les textes désormais déconnant, voir potaches de ces nouveaux morceaux.
Guy Clerbois sort ensuite un ultime album de VITOR HUBLOT « 185 millions de francophones et moi, et moi, et moi » composé de reprises et des titres des deux 45t.
Les disques s’écoulent rapidement et un clip est même mis en boite avec à la clef quelques passages télé et interview aux Enfants du Rock.
Suite à cet album, Guy sortira désormais sous son propre nom deux autres disques dont l’un de reprises de Brassens, puis l’album « La dernière tentation du disque », projet ludique et visionnaire composé exclusivement de samples torturés comme pourront le faire par la suite Archives, ou Too Many Dj’s (1993).
Guy se consacre désormais exclusivement à son travail de tailleur de pierre, quant à Guy Delhalle, compagnon des débuts, il est aujourd’hui professeur de photographie.
VISIBLE (Troyes)
Originaire de Troyes, Yves fait partie au milieu des années 70 de La Taupe, communauté artistique auto gérée, ayant pour vocation la promotion de la musique et de toutes expressions artistiques alternatives. La Taupe organise ainsi déjà des concerts (Nico, Tangerine Dream, etc) et diverses manifestations.
En 79, Yves, organise une exposition d’art contemporain « Dernier escalator » pour mettre en œuvre son travail de plasticien et celui de 2 autres amis. Pour les besoins de l’exposition, il confie l’habillage sonore de l’événement au groupe « Albert Truchot », groupe sous influences Devo, Talking heads et Television dans lequel officie Pascal Trish. Un flexi disque est sortie pour l’occasion afin d’accompagner le catalogue de l’exposition. De cette première rencontre entre Yves et Pascal naîtra quelques années plus tard VISIBLE.
Mais pour l’heure, Yves s’envole après l’exposition pour Londres, ou il déambule de concert en concert servant même de correspondant anglais à Bernard Lenoir pour les besoins de son émission sur France Inter. Outre la richesse de la scène musicale, il y découvre une industrie du disque indé viable, affranchit de la tutelle et dictat des majors.. Les labels indépendants arrivent ainsi à s’imposer et dominer les charts (Two Tone, Mute, Rough trade) et développer des identités visuelles fortes. A son retour en France un an plus tard, il a pour projet d’importer ce modèle en France pour contrebalancer les majors françaises dont la politique artistiques sclérosante est déjà mal perçu. Ainsi naît rapidement à son retour, le projet de label HAWAI.
Pour les besoins du label, il recontacte son ami Pascal Trish et décide par commodité de créer le groupe VISIBLE, qui sera la première sortie du label (1981).
Le disque est enregistré et produit avec les moyens du bord, et les 2 acolytes dans un souci d’avant gardisme ne sont pas avare en bidouillage de machine en tout genre. Pascal qui a une formation d’électronicien est particulièrement ingénieux et excelle dans cet exercice de trifouillage. Leur Casio, et autres claviers sont ainsi rapidement dépecés pour servir la cause de leur musique electro-futuriste.
Un premier disque « Essor assuré » est rapidement pressé à 1000 exemplaires (1981), et reçoit un plutôt bon accueil grâce au soutien inconditionnel de Patrice Blanc Francard dont l’émission sur France inter a pour vocation la promotion des autoproduits.
Soucieux d’insuffler graphique à la pochette ils prennent le parti pris de faire figurer le nom du groupe en braille. Mauvaise idée, le 45t souffre d’un problème d’identification en magasin et cette coquetterie se révèle préjudiciable aux ventes du disque. Incapable par ailleurs de reproduire sur scène leur musique, née de bidouillages chaotiques et parfois aléatoires, le groupe ne peut se produire en concert pour défendre leur disque.
Néanmoins l’enthousiasme des médias les décident à sortir un nouveau 45T dont est extrait le morceau ici compilé « Le jour se lève » .
Leur prospection pour trouver un distributeur s’étant de nouveau soldé par un échec, les ventes de ce second 45t restent marginales. Il en faut plus pour décourager Yves et Pascal qui décide de sortir un ultime Maxi de Visible ainsi qu’un clip qui sera diffusé dans la rubrique Haute tension des Enfants du Rock. Mais en vain….
Pascal, désabusé, abandonne la musique et reprend des études de philosophie, avant de s’engager pour travailler dans des centres culturels. Il est désormais directeur de la culture à Montluçon et se bat pour créer un musée de la musique populaire qui laissera une place importante au courants musicaux alternatifs de ces dernières années (rock’n roll, punk, etc..)
Yves continue de son côté ses pérégrinations et monte à paris, pour profiter de l’explosion des radios libres. Il bosse ainsi à Radio 7, La Voix du Lézard, puis aidera au montage de la radio « Libération » de Serge July.
Début 85, Yves se lance dans l’humanitaire aux côtés de médecins sans frontières allant ainsi au Liban et aux Philippines. C’est à cette période qu’il se découvre une passion pour la musique Raï dont il se fera l’un des plus fervent ambassadeur en France. Il monte ainsi avec Loic Dury les soirée « Yaraï » aux Bains Douches puis au Shéhérazade. Il est aussi très présent dans l’émission « Neo Geo » sur Nova ou sa grande connaissance du Raï est mise à contribution .
Aujourd’hui Yves continue à animer tous les derniers jeudi du mois, la séance « Cosmo pop » de l’émission « C’est Lenoir » et viens par ailleurs de sortir un remix du groupe Orange Blossom (Banzaï Music).
CASINO MUSIC (Paris)
Ami de lycée, Gilles Riberolle et Eric Weiber vivent en collocation à St Mandée (Paris banlieue est) . Après le passage obligé dans des groupes de lycée, Gilles et Eric font quelques morceaux ensembles histoire de tuer le temps.Leur influence majeure est alors la récente compil « NO NEW YORK » dans laquelle, Gilles et Eric ont découvert hallucinés des artistes comme James Chance, ou Lydia Lunch. Didier Esteban (Le frêre de Michel Esteban, propriétaire du magasin de disque « Harry Cover » aux Halles et co-fondateur du mythique label ZE records) et Philippe Chany qui s’illustrera bien plus tard en composant le tube de Caroline Loeb « C’est la ouate », les rejoignent rapidement.
De cette collaboration, quelques titres voient rapidement le jour dont une première esquisse de « Viol A.F. 015 ».
Du fait de la présence de Didier dans le groupe, ils ont tôt fait de faire passer leur démo à Michel Esteban qui leur propose de sortir un single sur ZE, mais ils déclinent la proposition, et préfèrent partir signer sur le label d’Alain Maneval « Vid Ordur records » qui a déjà sortie le cultissime et très recherché 45t des Fêlés. (Groupe d’enfants faisant du punk, les Zero de Conduite en sauvage) . Printemps 78, leur premier 45t voit ainsi le jour et connaît un petit succès critique notamment grâce à l’insolence du texte de « Viol A.F. 015 » et la démence du chant de Gilles.
Gilles en parallèle commence alors à travailler comme pigiste pour BEST. Ses activités de journaliste lui permettent de côtoyer Yves Adrien, Patrick Eudeline, Pacadis, et toute la bande du label Celluloid. Pour les besoins de son boulot chez Best, il voyage pas mal, et ses pérégrinations lui permettent rapidement de découvrir de nouveaux horizons musicaux et étoffer le champ de leurs influences de plus en plus tournées vers le disco-funk et le reggae digital.
Michel Esteban, arrive à convaincre Eric Weiss, manager de Casino Music, de rejoindre l’écurie ZE en leur faisant miroiter un important budget de production pour l’album.
CASINO Music se retrouve ainsi à enregistrer leur album à New York sous la houlette de Chris Stein (Blondie) . Pendant l’enregistrement, James White enregistre son premier album dans le studio voisin, et convie Gilles à venir poser ses grattes sur le morceau appelé à devenir culte « Contort yourself ». Fin 78, l’album est finalement mis en boite et Richard Bernstein, qui a réalisé toutes les couvertures de « Interview » le magazine d’Andy Warhol est préposé à la réalisation de la pochette pour renforcer l’image chic que Esteban veux donner au groupe.
Les concerts s’enchaînent sur Paris, jouant notamment avec Blondie, ou les B 52’s au Palace et début 79 l’album intitulé « Amour sauvage » est enfin dans les bacs. C’est le premier album du genre à sortir en France et la presse est dithyrambique
En dépit de ce succès d’estime, les ventes ne décollent pas si ce n’est au Japon, ou le groupe en écoule 5000 copies
ZE records rencontrant des déconvenues financières, CASINO MUSIC s’en va rejoindre en 1981 le roadster du label HANSA sur lequel sort un maxi avec une cover electro pop du « Beat goes on » de Sonny and Cher.
L’aventure CASINO MUSIC s’arrête là, fin 81. Gilles continue son travail de rock critic, voyage beaucoup, fait des groupes dont Satanic Majesties, groupe garage punk sixties, produit par ailleurs le premier album de Cherokee (futur Ultra Orange) en 86, et celui de Patrick Eudeline avec Myriam en 94. Depuis 2000, il développe son projet electro JUMBO LAYER, pour lequel un nouvel album est actuellement en préparation.