A force d’écouter des groupes inoffensifs ensuqués dans des productions rothschildiennes, on s’était gentiment résigné à ce que la forme, les poses, et le look prennent le pas sur la subversion, et l’approximation qui rendaient jusqu’a alors le rock’n’roll jubilatoire. On avait fini par en oublier que le rock’n roll était avant tout une affaire de branleur, un truc subversif, primitif et sauvage….
Alors, avec les Magnetix, on est content de renouer avec du rock’n’roll fait par des rockers….Ce rock’n roll qui se fout du bon goût, qui assume le premier degré, jubile de ses propres limites.Ok, c’est de la musique de pauvres … Leur musique se résume à des compos faméliques, quelques riffs de gratte déflagrateurs à faire passer Link Wray pour Yves Duteil et une batterie poussive, molestée par une jeune fille qui n’a pas peur de se péter un ongle. Oui, la production est brouillonne et bruyante à en faire honte aux Shaggs…..et puis, bah, c’est tout, parce que le reste après c’est du tralala, des détours péteux pour se donner de la contenance à moindres frais, des subterfuges prétentieux pour faire croire qu’on est en train de renouveler le genre.
Les Magnetix aiment les Seeds, Hasil Adkins, Gene Vincent, les Mummies, Oblivians, les Gories, Music Machine, et les Sonics. Les Magnetix préfèrent jouer dans 20 rades de merde plutôt qu’une fois à l’Olympia. Les Magnetix font 60/80 dates par an, mais n’auront jamais l’intermittence. Les Magnetix s’en foutent. Ils jouent dans le monde entier, multiplient les tournées aux Etats-Unis et en Europe. Les Magnetix sortent des 45t à la pelle sur des labels de talibans qui sont sold out en quelques semaines et les fanzines de graisseux n’ont de cesse de les couvrir d’éloges. Bref, les Magnetix sont des stars du ghetto et Born Bad file un disque gratos à quiconque trouvera un détracteur crédible, affirmant que leurs concerts ne sont pas killer…. !!!!!!
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Discordant guitar, tortured fuzz, ageing drums, for wild and primitive rock’n roll ecstasy. The formula remains the same and even if you admit that listening to MAGNETIX’s previous album was a bit hard going (Taliban disc for garage freaks), don’t worry, because this new album is as accessible to novice rockers as any French rock crap playlisted on Oui FM.
Mind you, the word was accessible, which doesn’t mean inoffensive. The violence is unchanged, the rage identical – but MAGNETIX now go much further. The album is less impulsive, better produced, and as you go through the tracks it turns out to be much more dense and varied: French titles, among them the hit “Mort Clinique”; Psychedelic beats (Les Seeds ne sont jamais loin!); Krautrock reminiscences (Nappes entêtantes) and haunting tribal rhythms (Les Cramps veillent au grain), all contribute to broadening their sound horizon.