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Couleur Brique, troisième disque d’Usé sorti chez Born Bad, s’ouvre sur une quinte de toux glaviot + piano, tandis qu’une guitare vomit sa trachéite dans le fond du hangar. Les amateurs retrouveront l’ambiance “amphéta-amphéta-amphétamine”, pour nous parler du “chef d’é, du chef d’é, du chef d’é-tat”. On ne saura pas ce qu’il avait à lui dire, à Emmanuel, mais il en reste un peu sur son fute.

Dans cet album, il s’agit comme souvent chez Usé, de chanter comme on cogne. De tabasser la caisse claire pour évoquer un crush qui mord et griffe et crache, de se tamponner, de se défoncer. Mais on s’aime beaucoup dans ces sept chansons, qui évoquent des romances bi-goût bière-cachets qui se finissent dans des fourgons aménagés, au fond de la zone autonome temporaire de nos culs.

On appréciera l’effort mélodique qui poursuit l’entreprise initiée dans le précédent LP, Selflic, porté par quelques couches de synthés tantôt aigres, tantôt clairs, et une prestation vocale assumée. De l’élan hargneux du mec en chien dans la ducasse, à la fin de soirée dans un estaminet crade, c’est une rando bière à la main, où saillent de petites fulgurances qui font mouche.

La transe suante obtenue tient, c’est entendu, à une énergie de batteur brisé, mais elle s’appuie sur un effort d’écriture constant dans le disque, qu’on pourra chanter collés- serrés dans les friches, pour lutter contre le seum ambiant.

Rangé des voitures question politique, Nicolas Belvalette fait désormais l’acteur, dans un court devenu long, “tout fout le camp” de Sebastien Betbeder, où il interprète son propre rôle, en vadrouille sur son turf.

beau bizarre, qui se crache sur les têtons en rampant sous les barrières devant un public en nage. Il faudra acheter le disque si on veut les paroles, parce qu’en concert c’est dur de suivre quand on est occupé à déterminer si c’est la sueur, la pisse ou l’alcool qui fait office de surface de contact avec ta voisine de concert. Chez Usé tout se vaut : corps souillés / corps soudés, même combat.